Après une licence en beaux-arts à l'université de Malaga, María Dávila a poursuivi ses études à l'université de Grenade où elle a obtenu un master en production et recherche artistique puis un doctorat international en histoire et arts en 2019.


Elle explore les frontières entre réalité et fiction en s'appropriant d'autres langages visuels. Basée sur un matériau photographique ou cinématographique, chaque série résulte d'une méticuleuse recherche de "la forme précise, du moment juste, de la scène parfaite", indépendamment de l'intrigue et de son interprétation. Sa peinture est exécutée en opérant une soustraction de matière, bannissant toute hésitation ou repentir : une première couche de blanc, puis quelques couches noires ou légèrement colorées que le peintre frotte rapidement au chiffon pour révéler personnages, ombres et lumières.

La série "Dramatis personae" a pour sujet le fait de regarder et d'être regardé dans la construction de l'identité, à travers une forme de cinéma privilégiant une (dé)construction narrative, comme les films surréalistes ou la Nouvelle vague. "Post scriptum" s'intéresse à la nature représentationnelle des relations humaines ; basées sur un dialogue avec le cinéma et le théâtre, les peintures soulignent la construction narrative au cœur de chaque interaction entre individus. La série de dessins "Anónimo" s'appuie sur deux différentes sources photographiques : un album de photographies d'une famille grenadine des années 1940-1960 et les archives photographiques de l'Université de Grenade. Par la mise en relation de ces documents hors de leur contexte d'origine, María Dávila mène une réflexion sur la prétendue objectivité de l'image photographique. Dans la série de pastels "Aprendí a verme a través de tus ojos", elle s'est livrée à un exercice d'auto-analyse en revisitant des enregistrements vidéos de son père sur ses jeunes années et sur sa propre famille pour proposer "une approximation visuelle de l'expérience du premier regard comme fondateur de la personnalité".

Son travail propose une réflexion sur la peinture et le statut des images, un questionnement sur le visible et le caché. Il nous renvoie sans cesse à l'œuvre d'art comme espace de l'ineffable et à notre condition de spectateur, frustré dans nos désirs et nos attentes par le silence de la peinture. Mais il se veut aussi révélation, écran de projection de nos fantasmes, invitation à tester l'illusion.

María Dávila  a reçu plusieurs prix, dont le MálagaCrea, et figure dans plusieurs collections publiques et privées : CAC Málaga, collection Luciano Benetton, Fundación Gaceta de Salamanca, Facultad de Bellas Artes de Málaga…