Ivan Lubennikov Russie, 1951-2021

Après l'obtention de son diplôme en art monumental de l'Institut des beaux-arts Sourikov de Moscou en 1976, Ivan Lubennikov participe à de grands projets architecturaux qui seront pour la plupart détruits lors des dernières années du régime soviétique, à l'exception notamment de la façade du théâtre Taganka et du Musée Maïakovski.

 

Dans les années 80, il commence à exposer ses peintures qui s'affirment comme une réinterprétation libre et savante de l'art des icônes, du modernisme russe du 20e siècle comme de de la tradition européenne, plus particulièrement de la Renaissance et des artistes comme Caravage, Zurbarán, Matisse ou Delvaux. Son œuvre échappe à toute classification tant elle s'offre comme un pur jeu visuel combinant clair-obscur, épure formelle et extrême stylisation. Les motifs d'Ivan Lubennikov - nu, nourriture, alcool, paysage sibérien - dessinent en creux le portrait d'une personnalité ironique et hédoniste, doublé d'un observateur attentif de l'histoire de la Russie. Leitmotivs de sa peinture, les personnages féminins condensent toute la complexité de l'artiste. Ensorceleuses ou matriarcales, sensuelles ou grotesques, elles reflètent ses états d'âme et les mutations de la société.

 

Dans les années 2000, il est chargé de la décoration de trois stations de métros à Moscou - Maïakovskaïa en 2005, Sretenski boulevar en 2007 et Slavianski bulevar en 2008 - conçues toutes les trois dans des matériaux différents (vitrail, mosaïque, métal forgé et acier gravé). Il crée aussi un vitrail monumental, "Ryaba la Poule", installé à la station de métro Madeleine à Paris : après le don d'un ensemble d'Hector Guimard par la RATP à la ville de Moscou, cette dernière a passé commande de cette oeuvre à Ivan Loubennikov en guise de remerciement.

 

Quelques mois avant sa mort en 2021, le Musée Russe de Saint-Pétersbourg lui a consacré une grande exposition personnelle, rassemblant une soixantaine de peintures des cinq dernières décennies, afin de célébrer son 70ème anniversaire.

 

Son œuvre figure dans de nombreuses collections publiques et privées : Galerie Tretiakov, Musée Russe, Académie Russe des Beaux-Arts, Saint-Pétersbourg, Musée Peter Ludwig…