Marcos Uriondo Espagne, 1990

Après des études de philosophie et de beaux-arts à l'université Complutense de Madrid, il travaille sur les œuvres de la collection permanente de l'Hispanic Society of America à New York. En parallèle, il s'inscrit à l'Art Students League à Barcelone avant de s'y installer. En 2016, il devient assistant de l'artiste Nick Devereux et déménage à Paris. Après avoir été membre du collectif ChezKit à Pantin où il partageait un atelier, il décide en 2022 de reprendre ses études en intégrant l'École des beaux-arts de Marseille.

 

Marcos Uriondo développe une oeuvre protéiforme - dessins, peintures, collages, sculptures, installations - à l'image de la diversité des thèmes qu'il aborde avec gravité et humour : le paysage, la nature et les nouvelles technologies, la condition d'artiste, le monde du travail, l'alimentation…

 

Dans ses premières œuvres, il s'intéresse aux artéfacts glitch et à l'esthétique numérique, comme dans les "Textos" (dessins exécutés à la machine à écrire) et les peintures de paysages digitaux nommées d'après des codes couleurs html. Il poursuit ses recherches dans des peintures hybrides, centrées sur la perception de l'espace, dans lesquelles il cherche à reconstruire des lieux familiers à travers la mémoire et l'imagination. Conçues après un travail préparatoire sur ordinateur en combinant modèles 3D et collages, ces oeuvres juxtaposent des espaces neutres, des bribes d'éléments naturels (ciel, terre, forêt, souche) et des figures géométriques stylisées qui contrastent avec des photographies, des projections ou des morceaux de peintures figuratives. Comme un prolongement vers l'abstraction, la série de peintures "Jeu de mains" tend à fragmenter la référence au paysage au profit de sensations, de formes géomorphologiques ou d'objets naturels déformés à l'extrême, dans un jeu entre géométrique et organique, solide et fluide.

 

Au début des années 2020, il réalise des œuvres mêlant textes, objets du quotidien et matière organique. Mises en scène dans L'exposition que j'aurais aimé vouloir faire, elles proposent un récit à la poésie absurde comme une mise en abîme de sa condition de jeune artiste aux prises avec les contraintes du bilinguisme et du monde du travail. Le mythe de la Silicon Valley constitue le sujet de différentes oeuvres, comme les hand spinners de cryptomonnaie nommés "Lilies of the Valley" (sculptures en résine et aluminium), les "Stories Highlights" (peintures à l'huile sur bois en forme d'iPhone) et la sculpture "Stress" (silicone, lettres gonflables et canettes Monster). Dans ce travail, Marcos Uriondo s'interroge sur la nouvelle condition humaine, la façon de consommer et de travailler à l'heure de l'hyper-productivité et de la high-tech.

 

Dans son atelier aux Beaux-Arts de Marseille, il réalise des sculptures d'aliments très réalistes en résine et peinture - pizzas, döner kebab - qui deviennent les métaphores de la précarité étudiante, de la junk food et, de son corollaire, la quantité de déchets générés par cette industrie.