"Places & Traces" marque la première exposition personnelle à Paris de l'artiste néerlandais Maarten Demmink. Dans le prolongement de ses oeuvres sur les catastrophes naturelles, il présente un ensemble de récentes peintures de paysage, issues des séries "Earth", "Labyrinths of Clay", "Ask the Dust", "The Book of Sand" et "Urban Tissue".
Réalisée pendant le confinement comme une échappatoire à l'impossibilité de voyager, la série "Earth" est basée sur des images satellitaires glanées sur Google Earth. Maarten Demmink s'est intéressé à des régions non-touristiques et désertiques d'Afrique subsaharienne et de la péninsule arabique où il n'ira probablement jamais : Koutougou, Abéché, Gorom, Afar, Aminuis, Almansoria, Hadramaut… Les défauts de ces vues aériennes, qui reprennent le format 16:9 des écrans, réduisent ces paysages aussi lointains que mystérieux à un ensemble indistinct, déréalisé, de taches et de lignes. À côté, les peintures presque matiéristes de "Labyrinths of Clay", dans lesquelles des immensités sont gagnées par la montée des eaux et envahies d'excroissances informelles, évoquent les scénarios des changements climatiques.
En contrepoint de ces images tirées de la High-Tech et des prévisions scientifiques, l'exposition juxtapose des oeuvres des séries "Ask the Dust", "The Book of Sand" et "Urban Tissue" qui font dialoguer pêle-mêle zones urbaines, sites archéologiques ou patrimoniaux, Bouddhas de la vallée de Bâmiyân en Afghanistan détruits par les Talibans et visions fantasmées de la Toscane... Ce panorama mental et global qui associe le passé et le présent, l'espace réel et imaginaire, la volonté humaine et les lois de la nature, nous invite à examiner le monde sous un autre angle.
Le titre "Places & Traces" traduit la démarche de Maarten Demmink : à travers le motif du paysage façonné par l'activité humaine, il cherche à consigner l'instabilité et l'invisible, les traces laissées par la nature, le temps et l'histoire.